Le mardi 18 mai 2010 nous avons débattu au Parlement européen sur les services publics et le logement social. Je vous livre le contenu de mon intervention. 

Madame la Présidente, Monsieur le Commissaire, vous venez de dire que la Commission accordait une grande importance au logement social. Dont acte. Il s’agit en effet d’un droit fondamental, mais celui-ci  n’est pas appliqué dans nos États. C’est d’ailleurs une tache noire de plus dans notre modèle actuel de construction européenne.

Quant au reste de votre réponse, Monsieur le Commissaire, vous avez récité le bréviaire habituel de la Commission mais la vérité qui ressort de l’expérience, c’est que la Commission, votre Commission, et la Cour de justice européenne disent le droit à partir des traités européens,  en fonction du principe meurtrier de la concurrence libre et non faussée, et créent donc un accès inégal à la construction de logements et au logement lui-même. Pire, en 2005 la Commission européenne a défini le logement social pour le réserver aux seuls ─ je cite ─ « personnes défavorisées ou groupes sociaux vulnérables ». La Commission incite donc à la création de cités ghettos pour pauvres, au détriment de la mixité sociale.

Comme beaucoup de collègues, je soutiens l’idée d’une nouvelle directive-cadre sur les services publics, positive et progressiste. Il faudrait donc changer les traités, mais le poison c’est le principe même de concurrence qui  y est inscrit.

D’autre part, je m’oppose aux orientations autoritaires du Président de la Commission, confirmées par le Conseil des Ministres de l’économie et des finances, qui veut contrôler les budgets a priori, ce qui reviendrait à restreindre les dépenses des offices HLM pour le logement social.

Décidément, l’Europe doit repartir sur de nouvelles bases.